Cinq questions pour Elbeau
ELBEAU Carlynx est poète et vit au Cap-Haïtien ou il continue à écrire entre les réceptions de prix nationaux ou internationaux et ses études en histoire-géographie. Il est sur le point de publier un recueil de poèmes : «Intimité de la nuit ». Le recueil d’une cinquantaine de pages parait aux éditions La Conque en France, pays qui l’a accueilli récemment alors qu’il recevait un énième prix.
Haïtinéraire l’a rencontré pour vous, question de lui adresser cinq questions que vous auriez surement aimé lui poser. Accrochez-vous à la suite, le poète se livre comme … un livre ouvert.
« La poésie, c’est une fenêtre entre réalité et imaginaire. La réalité est désastreuse mais la poésie imagine une autre vie au-delà de la réalité. Elle sert ainsi à mieux comprendre la réalité tout en la métamorphosant. La poésie est un moyen de résistance. »
« Oui, ma poésie est non seulement une incitation à regarder la réalité en face mais aussi à dénoncer certains faits.
Ensuite, c’est une poésie à portée historique, qui nous rappelle notre passé pour mieux comprendre notre présent et planifier notre avenir. Par exemple, il y a hymne à la négritude (dans Intimité de la nuit, pp. 30-31)»
Avec sa permission, nous en reproduisons un extrait ici :
Hymne à la négritude
[…]
Je suis ce nègre
ce nègre dont le secret de la force
est profondément enraciné
dans le cœur fluidique du soleil
cet enfant chéri d’Ife,
d’Haïti, de Mandingues, du Mali.
Je suis ce nègre
ce nègre insolent
qui a brisé avec fierté
les chaines monstrueuses de l’esclavage
pour écrire le mot LIBERTÉ
[…]
« Ça a été une tendance dans les années 30 avec Léopold Sédar Senghor, Léon Gontran Damas, Aimé Césaire, etc. Mais ce thème revêt une autre portée pour moi, il ne s’agit pas que d’exalter une race mais de tirer du passé les faits glorieux et la connaissance (qui en résulte) qui peuvent nous servir aujourd’hui. Et ce, afin de résoudre nos problèmes. En tant que poète, je suis pour la négritude comme tendance qui peut aider les noirs en général et les haïtiens en particulier à prendre conscience de leurs forces et de leur capacité. Néanmoins, cette négritude n’écarte pas la possibilité d’une entente entre noirs et blancs, d’une fusion de leur histoire pour accoucher d’un monde meilleur. »
« L’universalité, c’est un peu pour me démarquer de la négritude qui est une tendance particulière. L’universalité est une tendance générale qui priorise l’humanité au lieu d’une race. De là, il n’est plus question de l’histoire d’un peuple mais des peuples, de la possibilité d’une solidarité internationale. Je peux résumer cela ainsi : ‘‘ Je suis raciste, et ma race c’est l’humanité. (Texte à retrouver dans sa prochaine publication : Lettres à l’au-delà, roman.) »
«En général, ma poésie met toujours les femmes en valeur, les femmes du monde en général avec une préférence pour les femmes noires. Car les femmes noires sont les représentations même, sont l’incarnation de la beauté, de la résistance, de la bravoure…
Alors je ne vais pas citer toutes ces femmes qui ont marqué l’histoire comme Winnie Mandela, Sanite Bélair, Lat Dior Ngoné Latyr Diop, Hariett Tubman…
En plus d’aimer les femmes noires pour leur bravoure, je peux dire qu’il y a une sensation qui exhale du corps de la femme noire dans leur démarche, leur cadence, leur déhanchement… »
Que dire de plus ?
Il vient de remporter une septième distinction, pour Chansons Sans Frontières d’entre cent vingt-trois (123) pays et mille quatre-vingt-cinq (1085) participants. La remise des prix aura lieu ce 28 avril en Normandie, (France).
Mais avant, le poète au sept prix sera en vente-signature ce 14 avril à l’Alliance Française du Cap.
Jean-Elie François
Haïtinéraire l’a rencontré pour vous, question de lui adresser cinq questions que vous auriez surement aimé lui poser. Accrochez-vous à la suite, le poète se livre comme … un livre ouvert.
- D’entrée de jeu, nous lui avons demandé pourquoi faire de la poésie dans l’Haïti d’aujourd’hui.
« La poésie, c’est une fenêtre entre réalité et imaginaire. La réalité est désastreuse mais la poésie imagine une autre vie au-delà de la réalité. Elle sert ainsi à mieux comprendre la réalité tout en la métamorphosant. La poésie est un moyen de résistance. »
- Faites-vous une poésie de résistance ?
« Oui, ma poésie est non seulement une incitation à regarder la réalité en face mais aussi à dénoncer certains faits.
Ensuite, c’est une poésie à portée historique, qui nous rappelle notre passé pour mieux comprendre notre présent et planifier notre avenir. Par exemple, il y a hymne à la négritude (dans Intimité de la nuit, pp. 30-31)»
Avec sa permission, nous en reproduisons un extrait ici :
Hymne à la négritude
[…]
Je suis ce nègre
ce nègre dont le secret de la force
est profondément enraciné
dans le cœur fluidique du soleil
cet enfant chéri d’Ife,
d’Haïti, de Mandingues, du Mali.
Je suis ce nègre
ce nègre insolent
qui a brisé avec fierté
les chaines monstrueuses de l’esclavage
pour écrire le mot LIBERTÉ
[…]
- La négritude est un thème récurrent chez vous, parlez nous-en.
« Ça a été une tendance dans les années 30 avec Léopold Sédar Senghor, Léon Gontran Damas, Aimé Césaire, etc. Mais ce thème revêt une autre portée pour moi, il ne s’agit pas que d’exalter une race mais de tirer du passé les faits glorieux et la connaissance (qui en résulte) qui peuvent nous servir aujourd’hui. Et ce, afin de résoudre nos problèmes. En tant que poète, je suis pour la négritude comme tendance qui peut aider les noirs en général et les haïtiens en particulier à prendre conscience de leurs forces et de leur capacité. Néanmoins, cette négritude n’écarte pas la possibilité d’une entente entre noirs et blancs, d’une fusion de leur histoire pour accoucher d’un monde meilleur. »
- Autre thème récurrent chez vous : l’universalité. Vous nous en parlez ?
« L’universalité, c’est un peu pour me démarquer de la négritude qui est une tendance particulière. L’universalité est une tendance générale qui priorise l’humanité au lieu d’une race. De là, il n’est plus question de l’histoire d’un peuple mais des peuples, de la possibilité d’une solidarité internationale. Je peux résumer cela ainsi : ‘‘ Je suis raciste, et ma race c’est l’humanité. (Texte à retrouver dans sa prochaine publication : Lettres à l’au-delà, roman.) »
- Parlez-nous des femmes, de la femme en tant que poète.
«En général, ma poésie met toujours les femmes en valeur, les femmes du monde en général avec une préférence pour les femmes noires. Car les femmes noires sont les représentations même, sont l’incarnation de la beauté, de la résistance, de la bravoure…
Alors je ne vais pas citer toutes ces femmes qui ont marqué l’histoire comme Winnie Mandela, Sanite Bélair, Lat Dior Ngoné Latyr Diop, Hariett Tubman…
En plus d’aimer les femmes noires pour leur bravoure, je peux dire qu’il y a une sensation qui exhale du corps de la femme noire dans leur démarche, leur cadence, leur déhanchement… »
Que dire de plus ?
Il vient de remporter une septième distinction, pour Chansons Sans Frontières d’entre cent vingt-trois (123) pays et mille quatre-vingt-cinq (1085) participants. La remise des prix aura lieu ce 28 avril en Normandie, (France).
Mais avant, le poète au sept prix sera en vente-signature ce 14 avril à l’Alliance Française du Cap.
Jean-Elie François
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