Lecture d’urgence, la nécessité de lire (enfin) !

Lecture d’urgence, tel est le libellé d’une initiative récemment lancé sur les réseaux sociaux et porté par les deux poètes et slammeurs Apollon Pascal et Jean Wadly Samson. Dans des vidéos qui se succèdent, des personnes se font filmer en lisant des extraits de livres. Haïtinéraire s’y est intéressé, la rédaction a donc contacté Apollon Pascal.

L’urgence de lire, un constat antérieur à la pandémie de Coronavirus, mais qui prend mieux chair aujourd’hui. Il n’y a donc pas de mal absolu car cet épisode historique nous permet d’en prendre conscience et d’affronter le problème. Puisqu’en cette période de confinement, on cherche un moyen de se libérer et de faire une thérapie, l’idée de « lire en temps difficile » germe et donne naissance à « Lecture d’urgence ». Une urgence de lire, qui ne devra pas en rester là mais se transformer en nécessité, selon Apollon Pascal.

L’état d’esprit de cette initiative peut tenir en la description que nous en fait le poète : « C’est se dire, j’ai trouvé un bon texte, je dois -absolument- le partager en urgence ! ».

Apollon veut éviter une mauvaise interprétation du mot urgence et explique : « En Haïti, dire urgence sert souvent à faire profit, à éviter le fond des problèmes mais dire urgence ici ne nous confine guère dans ce mot qui fait peur. Nous disons urgence pour faire corps avec la réalité et aller vers la nécessité. »

Partage littéraire de fragments de texte, « Lecture d’urgence » met l’accent sur un livre, un auteur. Chacun, même sans lire les vidéos, doit pouvoir garder en mémoire un livre et un auteur : que c’est Frankétienne qui a écrit « La Diluvienne », c’est Georges Castera qui a écrit « Les cinq lettres », etc. nous font savoir les initiateurs. Il n’y a que les corps qui doivent être confinés, pas les esprits qui eux doivent rester en éveil. Lecture d’urgence tend à démontrer que l’on peut rester ensemble par la lecture, que l’on peut voyager.

Nous sommes ensemble,

Nous sommes ensemble dans l’embarras glacial de vivre

_Pierre Morency

C’est dans ces moments difficiles qu’il nous faut retrouver notre humanité, nous dit Apollon Pascal qui avoue d’ailleurs apprendre en plus de rencontrer de nouvelles idées et de nouvelles personnes d’ici et d’ailleurs.

Démocratiser le livre, jeter aux poubelles l’étiquettes d’hommes de livres qui crée une caste à part et inviter tout le monde à lire, voilà l’ambition de Lecture d’urgence. Car le livre doit être vu comme un outil d’harmonie, de partage, de communion, de développement, etc. D’autre part, Lecture d’urgence veut protéger ceux qui veulent faire l’effort de lire. Car il existe une fâcheuse tendance à ridiculiser automatiquement ceux qui commencent quelque part, à lire un livre. Cet espace veut donc défendre globalement, le droit de tenir un livre sans se faire traiter automatiquement de pédant. Avec une ambition finale : en finir avec tant de bêtises, de médiocrité dans notre société. Car c’est dangereux de ne pas lire du tout, et c’est dangereux de lire un seul livre...

Après le confinement, Lecture d’urgence pense à lancer un festival de lecture, une grande activité autour du livre. En effet, après avoir séduit des gens en France, en Italie aussi bien qu’ici en Haïti qui envoient des vidéos d’eux lisant des livres, les initiateurs ne s’arrêteront pas en si bon chemin. Toutefois, ils ne se disent pas complètement satisfaits mais travailleront pour de meilleurs résultats. Parlant de France, Apollon a tenu à saluer le « travail colossal » de Micky-Love Mocombe, lui aussi confiné là-bas.

La rédaction de Haïtinéraire souhaite un grand succès à « Lecture d’urgence » !

Pour prendre contact avec eux et/ou suivre leur travail :

Adresse électronique : lecturedurgence@gmail.com

Page Facebook : https://m.facebook.com/Lecturedurgence-103589854625278/

Chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCKFJAOZ4ttuaNY_FJ5MNcJg

Groupe WhatsApp : https://chat.whatsapp.com/IKR4fUa7B92LnWLiBqhe3T