Quand l'heure est grave

Quand d'une longue nuit tu te réveilles et que tes tourments te rattrapent tel un lion affamé

Quand tu as beau prier et jeûner mais que cela n'a rien changé

Quand tu essaies de noyer ton chagrin dans la boisson et la cigarette 

Mais c'est avec plus de vigueurs que sur toi les problèmes se jettent

Quand on a envie de mourir c'est difficile de s'accrocher à une idéologie

Tu ne sais plus quoi faire ni quoi penser 

Tu ne penses qu'au pain de ta survie 

Que ni les belles paroles ni les prêches ne peuvent acheter

Quand quémander à chaque coin de rue 

Ne t'apporte rien car personne n'a plus rien

Quand t'as plus personne à qui raconter tes peurs et chagrins

''L'irréalisation'' de ton objectif te tue

Quand on se console sur l'histoire des autres car la nôtre est trop crue et dure à raconter

Le cœur a ses raisons que la raison elle-même ignore

C'est peut-être parce que la douleur a ses priorités et que l'estomac crie fort

Alors on ne fait que se mentir à soi-même feindre un mieux-être pour ne pas ravaler sa fierté

Quand on aime son pays uniquement quand on est à l'extérieur

Car c'est de la peut-être qu'on reconnait sa vraie valeur surtout quand on vit ailleurs dans la peur

La peur de se faire tuer pour sa couleur de peau

La peur de ne jamais avoir raison ou être respecté même en ayant le juste mot

On se nourrit de l'histoire des autres et des victoires passées 

On ne se soigne pas de tous ces maux du présent qui ne cessent de nous traumatiser 

Comment d'un avenir certain peut-on rêver? 

Si même aujourd'hui n'est pas certain on ne fait que vivoter

Tous les hommes sont fous mais on se voile la face

Quitte à danser sous la pluie ou sur les ordures on s'en fout c'est sacré 

Sommes-nous des personnes à part entière ou des limaces?

Ne voyons-nous pas que même Dieu en a marre qu'on l'appelle toutes les secondes alors IL ignore nos pensées

Quand on attend un miracle du dieu pour lequel on nous a enchaînés 

Mais qu'on humilie celui qui nous a libérés 

Quand on est des ingrats "la nature est ordre" comme aime dire mon ami

C'est peut être la conséquence de nos mépris et oublis car tout dans la vie a un prix

Quand on pense que toujours sur les autres on peut compter

On ne prend plus ses responsabilités car on aura toujours quelqu'un à blâmer

Et l'échec sera dû au mauvais sort ou à la malchance 

Nous bouchant les nez même de notre répugnance 

Etre chez soi c'est être en sécurité 

T'es étranger partout car même dans les rues de ton pays tu ne peux pas respirer

Quand t'as pas de patrie pour te réfugier si un jour l'étranger te met à la porte

Tu danses au rythme de tes pleurs ne songeant qu'à la mort en caressant les cicatrices de la vie sur ton corps

Il y a toujours assez pour construire les monuments 

Mais pour réduire la famine et la misère soudain, il n'y a plus d'argent

Moi seul ne peux pas changer la situation 

Mais moi seule peux ramener un million de personnes à la raison

Il y a toujours suffisamment pour la dîme

Mais si Dieu avait besoin d'argent pourquoi il y aurait toutes ces victimes?

On ne voit pas que c'est de l'esclavage 

Et dire qu'on aime parler de liberté  il est temps de tourner la page car de plus en plus grande devient la rage

Bienvenue dans le monde à l'envers

Dans lequel les hommes n'ont pas le droit de pleurer pour se libérer de leur douleur

Et la femme subissant le viol et les coups doit se taire

Moi sous le risque d'être injuriée et blessée j'écris la terreur de mes frères et sœurs. 

Johanna Augustin